CHAPITRE XXXVII

Gilad Pellaeon s’arrêta sur la rampe d’accès de la navette et serra la main de Kre’fey.

— Amiral, j’aurais aimé que les choses tournent différemment. J’ai trouvé notre association fascinante. L’espace impérial bénéficiera de ce que j’ai appris en votre compagnie.

— Je le sais, et je partage votre sentiment. Malgré ce que certains murmurent, je sais aussi que vous ne vouez aucune haine aux non-humains. J’ai toujours eu pour vous du respect et de l’admiration.

— Merci, Traest. Si nous avions pu sauver Ithor, mes supérieurs ne me rappelleraient pas. Ils ont peur, bien entendu. Cette attaque aurait été difficile à parer, de toute façon. Je doute que placer des vaisseaux en orbite autour des planètes puisse dissuader les Yuuzhan Vong de recommencer… Mais si je ne ramène pas la flotte, la population civile paniquera et nous serons perdus. En moins aigus, nous avons les mêmes problèmes que la Nouvelle République.

— J’aimerais que celui-là soit plus simple à résoudre, soupira Kre’fey avec un regard pour les réfugiés ithoriens massés dans le hangar d’atterrissage du Ralroost. La Nouvelle République sera blâmée pour la perte d’Ithor. Chaque secteur de l’espace décidera qu’il préfère se défendre lui-même… Voilà des problèmes que vous n’aurez pas. La destruction d’Ithor a fait souffler un vent de terreur dans les rangs du gouvernement. Certains veulent pactiser avec les Yuuzhan Vong, d’autres désirent les combattre… Histoire d’abattre de vieux ennemis, d’autres encore seraient prêts à s’allier à eux… N’en doutons pas.

Pellaeon hocha la tête.

— En un sens, la victoire contre l’Empire est la pire chose qui pouvait arriver à la Nouvelle République… La haine des Impériaux vous unissait. Maintenant, diverses factions travaillent à vous diviser, ne voyant pas plus loin que leurs intérêts… Mais vous avez de la chance, car votre rôle dans tout ça ne vous a valu que des louanges.

Le Bothan soupira.

— Mon cousin est applaudi comme un héros pour ses actes courageux lors du premier engagement. Me hisser sur son piédestal lui convient, car cela le grandit… C’est ce que veut le peuple.

— Ce dont il a besoin : des héros en qui placer sa confiance.

— Je sais, Gilad. Je ne lui refuse pas ce droit, mais j’aurais préféré qu’il croie en des gens comme vous ou comme les Jedi. Je suis surtout désolé pour Corran Horn…

— Oui, l’homme responsable de la défaite d’Ithor…

— Je vois que vous n’avez pas entendu les dernières holonouvelles. Au fil des jours, il est devenu celui qui a détruit Ithor.

— Il fallait bien que le blâme retombe sur quelqu’un. Dans la demi-heure séparant sa victoire de l’anéantissement de la planète, j’ai été fier de lui. Il avait vaincu le chef ennemi et sauvé d’innombrables vies… Tout ça pour rien…

— Pire. Les Jedi sont tournés en ridicule, les militaires traités par le mépris… (Traest sourit.) L’espace Impérial ne recruterait pas, par hasard ?

Pellaeon éclata de rire.

— Et moi qui allais vous demander de me garder une place au sein de l’empire que vous vous taillerez dans les Régions Inconnues !

— Ce serait avec plaisir, amiral ! Sérieusement, je vous tiendrai informé du cours des événements chez nous…

— Je ferai de même. (Pellaeon regarda les deux officiers qui arrivaient vers lui.) Général Antilles, colonel Fel… Qu’avez-vous décidé ?

— Je renverrai un de mes escadrons avec vous, amiral, dit Jag Fel. Mes hommes communiqueront un rapport à mon père. Je resterai ici avec deux escadrons pour assurer la liaison avec les Rogues. J’espère que vous comprenez mon choix, monsieur.

— Oui. Et je le respecte. A vrai dire, je vous envie, admit Pellaeon en tendant la main au jeune homme puis à Wedge Antilles. Ce n’est pas la dernière fois que nous nous reverrons, mes amis. Pour le moment, mon peuple a peur d’épauler le vôtre. L’heure viendra où il redoutera davantage de ne pas le faire ! Alors, je reviendrai. J’espère seulement qu’il ne sera pas trop tard.

— Nous aussi, dit Kre’fey. Que votre trajet soit sûr.

— Je vous souhaite la même chose.

Pellaeon s’engagea sur la rampe d’embarquement. En haut, il se tourna une dernière fois, histoire de garder un souvenir d’amis... qu’il n’était pas si sûr de revoir.

Puis la rampe se rétracta…

Sa navette le ramena chez lui.

 

Dans la cabine de méditation du Ralroost, Jaina se sentait… comme engourdie intérieurement. La mort d’Anni Capstan laissait un grand vide dans sa vie. Elle en était autant surprise qu’horrifiée. Après tout, elle connaissait Anni depuis peu…

Nous volions ensemble et partagions la même chambre, mais…

Anni aimait jouer… et personne de sensé n’aurait risqué son argent contre un Jedi. A leurs heures perdues, Jaina et sa coéquipière avaient des occupations bien différentes, même si elles s’entendaient à merveille. Elles s’étaient beaucoup appréciées l’une l’autre…

Qu’elles soient devenues si proches la troublait. Et n’en avoir pas appris davantage sur sa coéquipière la surprenait. Le colonel Darklighter l’avait informée qu’il enregistrait un message de condoléances pour la famille endeuillée… et Jaina s’était aperçue à cet instant qu’elle ignorait qu’Anni avait une famille.

Elle n’avait jamais parlé de sa vie hors de l’escadron. Jaina non plus n’avait pas raconté grand-chose sur la sienne, supposant qu’Anni en savait déjà plus qu’elle n’aurait souhaité.

Elle regarda la carte de données, dans sa main. Elle aussi avait envoyé ses condoléances à la famille d’Anni, qui avait répondu rapidement. L’image holographique était celle d’une femme d’âge mûr. Les yeux rouges, elle tentait pathétiquement de rester digne.

Selon elle, Anni avait adoré avoir Jaina pour amie et équipière. Dans tous les messages qu’elle envoyait aux siens, sa fille n’avait cessé de mentionner la jeune Jedi.

Elle ajoutait qu’elle voulait lui offrir quelques affaires d’Anni. Et si Jaina se rendait sur Corellia, elle aimerait faire sa connaissance…

Je ne savais pas… Et j’aurais dû…

Jaina se couvrit les yeux de la main gauche. Des larmes coulèrent entre ses doigts. Un sentiment de culpabilité décuplait son chagrin.

Intellectuellement, elle savait qu’elle n’aurait rien pu faire pour sauver Anni. Mais elle aurait dû trouver un moyen de garder son amie en vie.

Maintenant, je comprends mieux ce qu’Anakin éprouve au sujet de Chewbacca.

Elle se redressa, essuyant ses larmes, quand la porte de la cabine s’ouvrit. Puis elle esquissa un faible sourire.

— Maman t’envoie ?

Anakin haussa les épaules et s’assit.

— Elle savait que tu désirais être seule et respectait ta décision. J’ai… hum… suggéré que je devrais venir te voir. En somme, je lui ai forcé la main.

— Tu préférerais sûrement être ailleurs…

— Non, je voulais te parler. Et je me suis dit que ce serait le meilleur endroit. Le seul où je ne serais pas continuellement dans les jambes de quelqu’un.

Jaina fronça les sourcils.

— Il y a beaucoup de Jedi ici.

— Oui. Tous blessés ou accablés par les malheurs de Corran. Certains, comme Wurth, se demandent comment j’arrive à tuer des Yuuzhan Vong sans récolter davantage que des égratignures, alors qu’ils ont parfois été grièvement blessés… (Il soupira.) Je les fais douter d’eux-mêmes… et ils ne sont pas très doués pour maîtriser leurs réactions.

— Je comprends… Je crois. Mais ils ne devraient pas t’en rendre responsable. Pourquoi désirais-tu me rejoindre ?

— Tu as perdu une amie. Moi aussi.

— Et tu voulais qu’on se sente malheureux ensemble ?

— Non. J’ai pensé… Quand Daeshara’cor est morte, elle a dit des choses qui… Peut-être…

La voix de Jaina s’adoucit.

— Qu’y a-t-il, Anakin ?

— Elle m’a dit qu’elle ne m’en voulait pas. (Il essuya les larmes ruisselant sur ses joues.) Au dernier instant, ton amie Anni a dû savoir que tu étais saine et sauve… Elle n’est pas morte en te haïssant.

— Merci, Anakin… J’espère que tu as raison. Mais je dois essayer d’y voir plus clair en moi.

— C’est le plus dur. Je suis sur la même trajectoire que toi. Si tu veux un équipier… Oh, désolé.

— Non, ne t’excuse pas. Heureuse que tu veuilles voler à mes côtés, petit frère… Ensemble, nous nous en sortirons.

 

Corran s’adossa à la porte fermée de sa cabine. Une toux sèche réveilla ses douleurs à l’abdomen. Ayant suivi deux des trois cures de bacta préconisées par les droïds médicaux, il avait toutes les raisons de penser que son système nerveux était revenu à la normale…

Il resta ainsi un instant, moins par fatigue que parce qu’il n’avait aucune envie de s’acquitter de sa tâche…

Sans compter que se frayer un chemin dans les couloirs du Ralroost était épuisant. Eviter les groupes de rescapés ithoriens n’était pas facile.

Leur présence le minait. Mais pas seulement ça…

A travers la Force, il captait leur angoisse. Après son duel, il s’était mis en transe, puis avait été plongé dans un réservoir de bacta. Il y flottait, à demi conscient, quand les Yuuzhan Vong avaient attaqué Ithor… Et il avait senti toute vie quitter la planète.

Il était sorti du réservoir au moment où l’atmosphère s’enflammait. Il avait d’abord capté le choc de l’équipage du Ralroost, puis le chagrin venu des vaisseaux-cités… La Jungle Mère était détruite. L’entité que les Ithoriens préservaient à tout prix n’existait plus.

Puis la vague d’horreur avait reflué, laissant les Ithoriens aussi anéantis que Corran quand…

La coquille yuuzhan vong reposait sur la couchette de sa cabine. Il se laissa tomber à genoux devant, et posa un doigt sur la « créature-verrou », ne prêtant aucune attention à la piqûre quand elle goûta son sang.

La coquille s’ouvrit. Une lumière vert pâle irradiait des os d’Elegos. Les gemmes remplaçant ses yeux scintillaient d’une lueur froide.

Le Jedi croisa le regard sans âme des restes de son ami… Des plis de sa tunique, il sortit le masque de Shedao Shai et le posa sur les fémurs d’Elegos.

— Votre meurtrier est mort…

Corran aurait voulu en dire plus, mais la voix lui manqua et son regard se brouilla… Il se couvrit les yeux d’une main avant d’inspirer à fond.

— Sa fin était censée sauver Ithor… Le destin en a décidé autrement. Vous seriez horrifié d’apprendre que j’ai versé le sang en votre nom. Mais en réalité, j’ai tué pour Ithor.

Le squelette doré le « regarda », impitoyable.

Il n’a jamais été facile de vous tromper, mon ami.

Corran sentit ses larmes continuer de ruisseler… Il se détourna, incapable de soutenir l’obscène regard des gemmes incrustées dans les orbites du squelette.

— Je m’en étais persuadé, tout au moins… Pour Ithor. Certains m’ont cru – pas maître Skywalker. Il avait compris la vérité… Mais sauver Ithor valait la peine de me laisser agir.

« Au cours du duel, j’ai hésité. J’avais désactivé mon sabre laser et il avait perdu l’équilibre… Je lui ai plaqué le manche de mon arme sur le ventre. Et j’ai hésité… Non parce que je trouvais horrible de prendre une vie, mais parce que je voulais qu’il comprenne qu’il allait mourir. Et qu’il ait le temps de revoir sa vie. En détail !

« En cet instant, j’ai… déshonoré… votre sacrifice. Je vous ai trahis, vous et les Jedi. Et j’ai renoncé à tout ce qui comptait à mes yeux. A cet instant, j’ai franchi la frontière pour basculer du Côté Obscur…

Il fixa les orbites du squelette.

— Les Caamasi ont un dicton : quand le vent ne vous appelle plus, il est temps de se demander si vous avez oublié votre nom. Le problème, mon ami, c’est que j’ai entendu l’appel du Côté Obscur… Sans votre aide, je ne suis pas sûr de m’en sortir.

 

Jacen Solo dévisagea Corran Horn. Le Corellien était assis sur un fauteuil, recroquevillé sur lui-même. Si le bacta avait guéri ses blessures physiques, Jacen sentait chez lui une grande douleur psychique. Pour autant qu’il pût en juger, Corran avait agi avec droiture, non comme un enragé. Pourtant les journalistes le décrivaient ainsi.

Ganner faisait les cent pas.

— Je n’arrive pas à y croire ! Corran a risqué sa vie pour tenter de sauver Ithor, et on est en train de l’épingler comme « un de ces Jedi pourfendeurs de planètes ! » De Dark Vador à Kyp, et maintenant Corran ! Qu’on n’ait pas fourré un Caamasi dans tout ce fatras, voilà ce qui m’étonne !

— Les gens cèdent toujours à leurs peurs, dit Luke. Ils ne réfléchissent plus. Il nous faut du calme.

— Ce n’est pas tout, maître, intervint Corran. Les Jedi doivent se dissocier de moi.

— Te livrer aux loups ? demanda Ganner, surpris.

— Oui ! Borsk Fey’lya a déjà souligné plusieurs choses. Je n’appartenais plus à l’armée de la Nouvelle République. Ma présence sur cette planète était contraire aux lois et aux coutumes ithoriennes. Pour lui, je suis coupable d’avoir violé la neutralité d’Ithor en invitant Shedao Shai à se battre.

Ganner fronça les sourcils.

— D’après un certain rapport, tu aurais dû savoir qu’un chef yuuzhan vong doit être incinéré là où il a trouvé la mort. En le tuant sur Ithor, tu garantissais la destruction de ce monde.

Mara ricana.

— J’imagine que ces « connaissances » viennent du prétendu holojournal d’Elegos A’Kla ? Celui qu’il est censé avoir enregistré pendant son séjour chez les Vong, alors qu’ils ont sûrement détruit toutes les machines qu’il avait apportées ?

— Nous savons que ce journal est un faux, rappela Luke. Quelqu’un l’a inventé puis publié histoire de se remplir les poches.

— Et ça marche ! dit Jacen, écœuré. Ce torchon se vend parce que les gens ont peur de leur ombre !

— Sans compter leur curiosité morbide… Il ne fait pas de doute que la destruction d’Ithor a été un choc pour tout le monde. Dubrillion, Sernpidal ou Belkadan ne sont pas très connus. Mais Ithor était aussi célèbre que Coruscant.

— Et maintenant, la voilà devenue une nouvelle Alderaan…, soupira Corran.

— Ce qui nous ramène au point de départ. Les gens s’abandonnent à leurs terreurs. Pas question d’y céder à notre tour… Vous trahir, Corran, est hors de question.

— Merci, Jacen, mais la question n’est pas là. Il s’agit moins de se laisser gagner par nos appréhensions que d’être submergé par celles des autres. Maître, vous devez me renier. Borsk Fey’lya essaie d’éviter un désastre politique. Ce sera possible uniquement en blâmant quelqu’un d’autre. En ce moment, il joue sur le souvenir d’Alderaan et de Carida pour que la faute retombe sur les Jedi. Il faut empêcher ça.

Luke secoua la tête.

— Les Jedi n’abandonneront jamais un des leurs pour raisons politiques.

— Luke, intervint Mara, posant une main sur l’épaule de son époux, je t’aime de tout mon cœur, mais voilà un combat que nous ne gagnerons pas.

— Si, Mara.

— Peut-être… Mais cela nous empêcherait de nous concentrer sur notre tâche essentielle : secourir les populations. Si nous menons une lutte politique au lieu de nous opposer aux Yuuzhan Vong, nous perdrons. Borsk Fey’lya nous a suggéré comment nous sortir de ce désastre : laisser Corran porter le blâme. Annonce publiquement qu’il a agi sans ton consentement, et sans te consulter. Cela suffira.

— Mensonges !

— D’un certain point de vue, ce sera pourtant la vérité, intervint Corran. Tu avais des doutes sur ce duel… Tu nous as rappelé à plusieurs reprises que les Jedi n’étaient pas des guerriers.

— Corran, j’ai été ton témoin !

— Tu as décidé de me soutenir en dépit de mes erreurs, parce que le duel permettrait peut-être de sauver de nombreuses vies.

La résignation soudaine du maître surprit Jacen.

— Oncle Luke, tu ne vas pas accepter ça ?

— Leur raisonnement est logique.

— Non ! Les mensonges de Borsk Fey’lya suffisent à détruire la réputation d’un chevalier Jedi ! Histoire de nous faciliter la vie, tu voudrais renier Corran ? C’est inacceptable !

— Vous l’accepterez pourtant, Jacen, affirma Corran. C’est la seule solution.

— Vous laisserez la fin justifier les moyens ! Ne le voyez-vous pas ? Pour nous épargner quelques soucis, vous deviendrez aux yeux des gens l’équivalent de Dark Vador ou de Thrawn !

— Jacen, à court terme, c’est vrai. Je serai rejeté… Mais les Jedi resteront dans la course ! Vous continuerez et c’est tout ce qui importe ! Si je n’acceptais pas ce sacrifice personnel, je mériterais vraiment la réputation qu’on me fera !

Corran baissa la tête.

— Je ne suis pas entièrement innocent de ce qu’on me reproche… Certains événements que craignait maître Skywalker, concernant la vengeance et le Côté Obscur, se sont produits… J’aurai besoin de temps pour remettre de l’ordre dans mes idées. Si je suis exclu, ce sera positif pour tout le monde. Pour les Jedi et pour moi.

— Corran, si tu as besoin de quoi que ce soit…

— Je sais, et je te remercie. J’espère que le temps suffira à me remettre sur la bonne voie…

Ganner gratta sa cicatrice, sur le côté gauche de son visage.

— Si tu quittes l’Ordre, que feras-tu ?

— Coruscant ne sera plus un foyer pour moi. J’ai échangé des messages avec Mirax. Nous retournerons sur Corellia. Là-bas, je pourrai encore être utile. Mon grand-père garde assez d’influence politique pour que je trouve asile près de lui. Peut-être Corellia sera-t-elle assez motivée pour agir en faveur des réfugiés… Au pire, je m’associerai à Booster et je continuerai d’aider aux évacuations.

Il regarda Luke.

— En dépit de tout, je serai toujours là si les Jedi ont besoin de moi. Mais pour l’instant, c’est la meilleure solution. Pour les Jedi comme pour moi.

— Tu as sans doute raison, Corran. Tu me rends plus facile une décision délicate.

Jacen secoua la tête, incrédule.

Les Jedi avaient fait leur devoir à Ithor : évacuer la population.

Ils s’étaient opposés aux Yuuzhan Vong, courant tous les risques pour décourager les envahisseurs.

Ils avaient même remporté un duel qui aurait dû garantir la sécurité de la planète…

Et maintenant, la traîtrise de l’ennemi combinée aux manipulations politiques rendaient un homme responsable de la catastrophe qu’il avait tout fait pour éviter !

Et mon oncle accepte ça !

Depuis longtemps, Jacen savait que jouer les héros, à l’instar de Luke ou de Corran, n’était pas pour lui. Et voir que les Jedi s’inclinaient devant des considérations politiques confortait de plus en plus son opinion…

Si nous servons la Vie et la Force, comment pouvons-nous laisser les politiciens nous détourner de ce devoir ? C’est impossible ! Il doit y avoir un autre moyen…

Il soupira.

A moi de trouver lequel !

— Jacen…, souffla Corran.

Le jeune Jedi se redressa.

— Vous êtes idéaliste, et c’est une bonne chose. Vous n’êtes pas d’accord, je sais. Et toi non plus, Ganner. J’apprécie votre attitude, mais je veux que vous fassiez quelque chose pour moi. Tous les deux ! Car moi, je ne peux pas.

Ganner acquiesça.

— J’écoute.

— Certains Jedi, comme Kyp et Wurth, prendront mon départ pour un bon signe. Ils jugeront notre attitude comme une preuve de faiblesse. Moi parti, ils auront l’impression d’avoir remporté une victoire. Rien de ce que vous direz ne les fera changer d’avis.

« Vous devez soutenir maître Skywalker. Si les Jedi n’opposent pas un front uni aux Vong, Ithor deviendra une tragédie de plus sur une longue liste…

— Compte sur moi, dit Ganner. Et merci de m’avoir donné un exemple à suivre.

— Ne le suis pas de trop près. Mais fais en sorte d’être toi-même un exemple pour les autres.

Corran se tourna vers Jacen.

— Et vous ?

Jacen hésita. Accepter l’entraînerait dans une direction qu’il n’était pas sûr de vouloir suivre.

Loin du chemin que j’ai besoin de prendre…

— Je ferai de mon mieux, dit-il à contrecœur.

— Ça suffira, soupira Corran. Navré de vous laisser ainsi. Mais je n’ai plus le choix… Jedi ou pas, j’espère que vous flanquerez une dérouillée aux Vong ! Si les populations réclament un jour à grands cris le retour du « destructeur » d’Ithor, nous saurons que l’invasion est hors de notre contrôle et que tout est perdu…

La marée des ténèbres T2 - Naufrage
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